Tatouages, flammes et ruban adhésif
D'aussi loin que je me souviens, les arts graphiques m'ont toujours semblés inaccessibles. C'est fou comme notre scolarité peut nous formater sur ce que nous sommes capable, ou non, d'accomplir. Encore maintenant, je reste fasciné comme l'imagination peux prendre forme sous quelques mouvements anodins de crayon. Voici donc le Rouen Tattoo Festival, où le bruit persistant des aiguilles sert de musique d'ambiance, tenant tête au DJ visiblement très motivé. Pas de place pour l'intimité ici, le tatouage a pour vocation d'être exhibé, d'être l'image d'un cri imperceptible aux yeux de tous. A l'heure où certains choisissent de s'identifier au travers de dizaines de vêtements achetés le prix d'un croissant pièce, d'autres ont fait le choix de se ruiner pour quelques centimètres carrés d'encre indélébile qui les suivront dans l'au-delà. Se faire tatouer serait donc la quintessence de l'investissement personnel et du zéro-déchet ? Pendant ce temps, on trouvait aussi dans ce salon un type réellement là pour enfiler des perles, une mère dragon dont le régime alimentaire s'inspire de celui d'une montgolfière, et d'un professionnel du ruban adhésif qui devrait donner des idées pour de futures épilations artistiques. L'expression "Sextape" vient de trouver un nouveau sens.